27 avril 2006

Les structures changent, les mentalités pas

La croissance chinoise est rapide, très rapide...trop rapide ? Avec un taux de croissance de près de 10% l'an dernier (9.9% pour être exact)la croissance chinoise reste très soutenue malgré les déclarations officielles de dirigeants qui annoncent vouloir une croissance un peu moins forte (aux alentours de 8%) afin d'en contrôler les dérives.

L'une des principales dérives de cette croissance est la trop grande liquidité de l'économie chinoise. En effet, les banques chinoises disposent d'une somme colossale d'actifs qui sont bien trop souvent prêtés sans aucun contrôle et sans aucune donnée financière (risque / rentabilité notamment). Ainsi, selon un économiste du FMI "les prêts des banques publiques ne semblent motivés que par la disponibilité (ou non) de fonds". C'est ainsi que entre le premier trimestre 2005 et le second 2006 les prêts ont connu une hausse de 70% !

Pour contrecarrer cet essor qui risque de fragiliser un système bancaire fragile les autorités chinoises ont réformé les règles de gouvernance et recapitalisé les banques publiques à hauteur de 60 milliards de dollars. Cependant ces réformes structurelles ne se sont pas couplées avec une réforme des comportement, nécessaire à un meilleur fonctionnement. Aujourd'hui, les conditions d'accès aux prêts restent bien trop souvent parasitées par les interférences publiques.

Un élément pourrait faire évoluer cette réalité : l'influence des investisseurs étrangers au capital des grandes banques chinoises. Seulement, aujourd'hui le contrôle par un investisseur étranger du capital est limité à 25%. De plus, on peut s'interroger sur le poids de ces acteurs internationaux face aux autorités locales chez qui pouvoir politique et économique sont loins d'êtres dissemblables. Cependant, les perspectives d'accès à un marché local aussi prometteur que le marché chinois poussent les plus grandes banques mondiales à s'inviter au capital de leurs consoeurs chinoises. C'est ainsi que la Société Générale et Citigroup sont en compétition pour participer à la restructuration de la Guangdong Development Bank. Et dans cette course la Société Générale semble aujourd'hui en avance sur son adversaire direct (pourtant le plus gros groupe bancaire mondial) tout simplement parce que la proposition française respecte le fameux quota des 25% (elle en détiendrait 24% à l'issue de l'offre) contrairement à l'offre américaine qui voudrait monter jusque 40%.

Ainsi même si les structures évoluent ou sont sur le point d'évoluer, les pratiques elles sont toujours ancrées au processus décisionnel et le système bancaire chinois s'apparente à un "colosse aux pieds d'argile".


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